Thursday, January 26, 2017

Shanghai, naissance d'une ville portuaire et cosmopolite


Depuis le XIe siècle, Shanghai était une ville-marché essentiellement portuaire. Située dans la région du Jiangnan, Shanghai est une ville voisines à Hangzhou, Nanjing et Suzhou, elles aussi des zones portuaires. A proximité du fleuve Yangtsé, à l'époque au centre de la Chine, Shanghai est devenue stratégique une zone économique de grande importance. Les échanges commerciaux avec les autres villes se basaient essentiellement dans la vente du coton, de la soie ainsi que du thé. (Johnson, 《Shanghai : an emerging Jiangnan Port, 1683-1840》)
En 1684, la levée des taxes douanières facilitent les échanges économiques de Shanghai ainsi que des autres villes portuaires vers les autres pays voisins (en l'occurence les autres pays d'Asie du Sud-Est) et en 1730, Shanghai devient le centre exclusif du contrôle douanier pour le commerce extérieur.

A partir de ce moment-là, la Chine commence à entreprendre des échanges commerciaux avec les pays occidentaux, notamment le Royaume-Uni dès la première moitié du XVIIIe siècle. Mais ces échanges étaient exclusivement marchandes, aucun lien politique n'était entrepris entre la Chine sous les Qing et les Occidentaux. Les relations de la Chine avec l'étranger fonctionnaient sur un système de tribut, c'était notamment le cas des relations transactionnelles avec les pays d'Asie du Sud-Est. La Chine sous la dynastie des Qing était au XVIIIe une économie auto-suffisante et restait centrée sur elle-même à l'image de la doctrine confucéenne où l'univers était pensée comme un tout homogène avec au centre une hierarchie (en l'occurrence, l'image du Fils du Ciel, ici la Chine, dit l'Empire du Milieu).

Ce n'est qu'à partir des premières décennies que les relations économiques de Shanghai et des pays occidentaux changent de façon considérable, et passe du système de tribut à celui des traités. Le déclin de la puissance des Qing et la révolution industrielle apparue en Europe ont entraîné en conséquence l'arrivée en force des étrangers dans la ville de Shanghai.
Suite à la Première guerre de l'Opium, la Chine doit signer le traité de Nankin, favorisant les importations étrangères en direction de Shanghai (dont le commerce de l'Opium). On peit constater que c'est à partir de cette période-là que Shanghai se modernise et devient une ville à la fois ancrée dans les traditions chinoises mais aussi occidentale.
Om peut ajouter le fait que Shanghai est une ville migratoire avec un fort brassage culturel (des propriétaires fonciers et lettrés issus du Fujian, du Guangdong ou du Zhejiang; des banquiers de Ningbo, des paysans issus de l'Exode; puis les Anglais, les Français). (Bergère, Histoire de Shanghai, chap 1, 4 &5)

Au début une ancienne petite ville portuaire, Shanghai est devenue au fil du temps une zone portuaire à l'échelle internationale. D'une simple ville au bord du fleuve, elle est devenue une ville moderne et occidentalisée (apparition des concessions, suppressions des examents et début des moyens de réussite par le business et l'entrepreunariat).

QUESTIONS :
Existe-t-il vraiment une identité shanghaienne (sachant que les natifs venaient des flux migratoires et parlaient plusieirs dialectes)?Existent-ils des Shanghaiens issus de l'immigration occidentale?

A l'époque du système des tributs, les liens commerciaux entretenus entre Shanghai et les Nanyang (pays d'Asie du Sud-Est) s'apparentent-ils aux ceux entretenus par la Chine et les autres pays d'Asie du Sud Est à l'heure actuelle?


A view of the walled city of Shanghai (Ming period)
 Ville de Shanghai sous les Ming

上海縣城圖
 Ville de Shanghai en 1882

[上海] 民國十五年 (1926年)
Shanghai dans les années 1920

Histoire de Shanghai



     Linda Cook Johnson dans son article retrace l’évolution de la ville de Shanghai en expliquant son épanouissement par son dynamisme économique basé sur le commerce du coton et sur les transports. Comme l’explique M.C Bergère, ce dynamisme et la relative autonomie de la ville amènent les Occidentaux à en faire un des « ports ouverts » en 1843. Après l’installation des étrangers dans les concessions, l’image que l’on a de Shanghai est celle d’un territoire et d’une société fragmentée et hiérarchisée. Pourtant, le cosmopolitisme de la ville qui est lié essentiellement aux interactions et relations entre marchands de tous horizons, dépasse les barrières physiques et culturelles sans toutefois les abolir. Cela amène à s’interroger sur quelques points en particulier, surtout axés sur les relations entre les différentes communautés qui se côtoient.
     Comment se déroulaient (dans la pratique) les interactions entre marchands chinois et occidentaux ? Les problèmes touchant la communication (langues), les pratiques commerciales (culturelles) ne semblent, en effet, pas avoir été un frein. Qu’en est-il alors de toute la catégorie de population qui a servi d’interprètes et d’intermédiaires et qui faisait le pont entre Chinois et étrangers ? Quelle proportion de Chinois anglophones ou francophones et d’Occidentaux sinisants ? Cela suppose une interpénétration constante des cultures et pratiques du quotidien. Si la marche de Shanghai vers la modernité, issue de l’influence occidentale est décrite par M.C Bergère, jusqu’où a pu aller la sinisation des Occidentaux ? S’il y a eu fragmentation, il semble aussi qu’elle ait été très poreuse spatialement (au vu du pourcentage très élevé de chinois résidants dans les concessions). Y avait-il alors des moments festifs partagés, de cohésion sociale, autres que communautaires entre Chinois et étrangers, dans des lieux privilégiés ? Enfin, Bergère parle rapidement des spécificités de la concession française (universalisme autoritaire, jacobinisme…). Ces influences particulières sont-elles vraiment distinguées par les Chinois dans le flot de l’occidentalisation ? Les marchands chinois, par exemple, ont-ils des attitudes différentes selon les étrangers avec qui ils commercent ? des préférences ? des aprioris ? (et l’inverse…)

Cartes :
-       Carte de 1855 de la concession britannique. L’orientation (nord-sud) n’est pas habituelle et met l’accent sur l’importance du Huangpu dans le commerce. Les entreprises anglaises, américaines ou encore des parsis sont d’ailleurs localisées.

上海縣城廂租界全圖
-       Carte chinoise de 1875 qui met là aussi particulièrement bien en valeur l’importance de l’eau.

Plan of Shanghai showing regional development
-       Carte de 1931 illustrant le développement de la ville mais surtout, plus intéressant : la localisation des activités.


Lectures : sujets et questions


1.         LECTURE : Johnson, « Shanghai : an Emerging Jiangnan Port, 1683-1840 » ;

-          Les autres ports attiraient les européens parce qu’ils étaient déjà des villes maritimes et des ports développés, des centres commerciaux locaux, mais on ne sait pas si c’était aussi le cas de Shanghai, qui était à la base un village de pécheurs. L’auteur appelle Shanghai « insignificant third-class Chinese city » et « parasite city, sucking the life-blood from the countryside », mais comment une ville qui a un très bel emplacement et un développement surréaliste peut être « insignificant » et une ville-parasite? ;
-          L’importance de la rivière Yangzi et la mer ;
-          Pourquoi la ville a connu autant de turbulences pendant différentes périodes, malgré le fait qu’un port, une ville maritime, est toujours connue et développées ? Et d’un coup, elle s’est transformée en une des plus grandes villes en Chine et est devenue une porte d’entrée dans l’intérieur de la Chine ;
-          Pourquoi la ville a perdu en superficie et population pendant les Ming ? ;
-          L’influence du coton, le commerce et le riz dans le développement de Shanghai ; l’échange intérieur entre les gens de l’ouest (riz) et les gens de l’est (coton) ; Import d’engrais pour la culture de coton ; Le retour du commerce à Shanghai  et émergence de la fabrication artisanale ; Progrès de l’économie, reformes, transformation et croissance de la ville et la population et changements dans la vie quotidienne ;
-          Arrivée d’autres « cultures » de commerce : thé, bois d’œuvre, sucre, etc. ;
-          Les activités des guildes et la construction de leurs différentes propriétés ont eu des effets importants sur le développement de la banlieue et la distribution de l'espace urbain à l’intérieur de Shanghai. Leur emplacement en dehors des murs avait également des influences symboliques ; Réflexion sur l’économie ; Grands investissements. ;
-          Par rapport au reste de la Chine, Shanghai s’est développé un peu plus difficilement et plus lentement, par contre, le développement a duré plus longtemps et l’économie de Shanghai était encore forte (quand la reste de la Chine a commencé a « tomber »). ;
-          L'importance du commerce intérieur (riz, coton, soie, opium, grain, thé, bois, médicaments, etc., de l’ouest a l’est et l’inverse) et l’influence du commerce extérieur (import d’argent et export de coton et soie).

2.  LECTURE : Bergère, « Histoire de Shanghai, Chap. 1, 4 & 5 »
-          Apres la Guerre de l’Opium, Shanghai a vécu un changement radical : les restes de la guerre, ouverture vers l’occident, présence d’occidentaux dans la ville, famine, période de l’ouverture de la Chine vers l’étranger et l’arrivé des autres étrangers, relations diplomatiques… Avant la guerre d’opium, la Chine était quand même « ouverte » et elle avait de bonnes relations avec les pays d’Asie, sauf que leur manière de « communiquer » était différente de la manière européenne et les occidentaux ne pouvaient pas s’infiltrer facilement. Les chinois ont une autre doctrine, idéologie et mode de vie par rapport aux occidentaux… Comment se sont passés les premiers contacts avec les occidentaux, comment les locaux ont accepté les nouveaux venus et vice versa ? ;
-          L’objectif de la première guerre de l’opium et des occidentaux : obliger la Chine à accepter de reconnaitre  le nouvel ordre capitaliste du monde ;
-          De quelle façon du coup les Chinois traitaient l'arrivée des Occidentaux en Chine et comment ils se débrouillaient, quelles étaient leurs stratégies et leurs différentes politiques ?
-          L’importance et l’exceptionnalité de Shanghai, la bonne organisation de la ville - réseaux de rues et canaux, une ville murée et protégée  et l’urbanisation de la ville ; Développement de la région grâce au développement commercial de la ville de Shanghai ; Grandissement du port et échanges intérieurs et extérieurs ;
-          Un détail intéressant et piquant : Environ trois quart des habitants de Shanghai n’y sont pas nés ; Arrivée de provinciaux et d’étrangers et l’apparition d’une barrière de la langue et différents dialectes et les différentes règles bureaucratiques et administratives ; Mélange et/ou fusion des routines traditionnelles et des influences et habitudes « modernes » ; Evangélisation et éducation chrétienne ;
-          Actualisation et modernisation de Shanghai  (amélioration du système de drainage et installation d’un système de distribution d’eau ; amélioration de la situation sanitaire et médicale après plusieurs débuts d’épidémies ; progrès technologique ; construction de maisons évoluées et contemporaines ; apparition d’endroits de rencontre – clubs, bibliothèques, bars, restaurants, cercles de sport, théâtres, maisons de thé, etc.) VS  la naissance du patriotisme;
-          Est-ce qu’il y a des spécialités culinaires typiques de Shanghai ? Et est-ce que les étrangers ont influencé la nourriture locale ?
-          Est-ce que la proximité des entourages ruraux a influencé, disons,  ralenti et diminué un peu la modernisation de Shanghai ?
-          Et à l’inverse, est-ce que l’arrivée des élites étrangères a diminué ou transformé la population rurale ?
-          Est-ce que la sur-modernisation de la ville a eu des conséquences négatives sur la ville, sa population et ses traditions ? Comment le reste de la Chine a réagi à cette modernisation inattendue et comment ils ont accepté la ville de Shanghai, qui est devenue un grain de sucre européen dans un tas de sel chinois ?

Cartes de Shanghai :
1.        
上海市全圖



RISTEVSKA Ivana
M1 LCSA Chinois



Tuesday, January 10, 2017

Semestre 2 (2016-2017)

Ouverture du Blog pour le semestre 2 de l'année universitaire 2016-2017.

Le programme du séminaire, ainsi que les modalités de travail sont indiqués dans les différents onglets du Blog.
Ce séminaire est ouvert à tous les étudiants du Master ACA, ainsi qu'aux étudiants d'histoire et d'anthropologie.

Ce séminaire est obligatoire pour les étudiants de la mention LCSA, spécialité chinois.


Ce séminaire est ouvert à tous. Il n'y a pas de prérequis d'ordre linguistique (chinois) ou de connaissances historiques. Le séminaire s'appuie sur des matériaux en français ou en anglais. Il est conçu comme un parcours intégré permettant d'explorer de bout en bout la thématique choisie.