« Le
tireur de pousse-pousse » est un roman de l'auteur chinois Lao She,
écrivain de renommée internationale, à propos de la vie d'un tireur de
pousse-pousse à Pékin. Ce personnage est fictif, mais en même temps, plutôt
réel aussi. Le livre est considéré comme un classique de la littérature
chinoise du XXe siècle. « Le tireur de pousse-pousse », le plus célèbre roman
de Lao She, nous raconte les aventures de Siang-tse (le Chameau) dans un Pékin
des années 1920/1930. Le livre représente un roman du petit peuple de Pékin, un
Pékin qui n’existe pas aujourd’hui et que Lao She nous le présente de façon
légère, via le personnage honnête et naïf de Siang-tse. Son grand but est de
posséder son propre pousse-pousse à lui. Le roman marque un point crucial dans
la carrière littéraire, mais aussi dans le destin personnel de Lao She. Il nous
conduit dans les rues de Pékin et nous raconte une autre vie, pendant une autre
époque, d’une autre culture avec ses traditions, ses habitudes et ses misères.
C'est un roman entièrement et intérieurement humain.
Ce
livre m’a aidée de comprendre et découvrir un autre monde, le monde de la
survie. Je suis rentrée dedans, dans la tête de Siang-tse, dans ses pensées, dans
leurs modifications et progression, dans sa mentalité de paysan qui rêve de
succès, dans ses valeurs, dans son idée de perfection. Siang-tse nous découvre
la ville. Après, on s'aperçoit qu'il est content d'être en ville, il est
vraiment devenu un véritable tireur de pousse-pousse de Pékin, avec une
ambition de devenir un tireur de classe haute. Parallèlement, on voit la
transformation du personnage. On a l’impression d’être un client de Siang-tse
et aller en pousse-pousse dans les différents chemins de la vie d'un tireur : les
particuliers, les maisons de thé, dans les garages… Les différents lieux à
Pékin, les endroits connus et fréquentés, les quartiers, les portes, les rues…
Tout ca nous guide a découvrir un univers qu'on connaît mal.
L’histoire
de Siang-tse est celle d’une personne qui « mute » au fur et à mesure
à cause de ses expériences positives et négatives, et on suit avec impatience ses
débrouilles avec la société, la ville, la moralité des gens et la mentalité,
ses débrouilles de temps en temps humoristiques, mais beaucoup plus souvent
tragiques. On voit une critique sociale qui est omniprésente. L'auteur essaye
de nous décrire une société sans beaucoup d'espoir. Il y a parfois des passages
très jolis, on est à Pékin et les alentours, les ponts, les temples, ces scènes
de rue, le petit peuple, les activités, les professions, les cérémonies, la
grandeur de la ville, les tempêtes de pluie, la neige, la chaleur... L'auteur
rend de façon très sensible et fragile le passage des saisons et le changement
de temps. Mais tout est distant, on s’attache plus sur la vie de Siang-tse et
la société. Le lent processus d'écrasement de cet homme damné, par la société.
Il y a plusieurs moments touchant, mais surtout le moment quand il se retrouve
devant le vieux tireur de pousse et son petit-fils et il se projette en eux.
Le
héro, avec le désespoir de plus en plus présent dans son cœur, croise sur sa
route des individus avec des histoires émouvantes : vieux tireurs de
pousse-pousse soumis à la misère, filles de familles pauvres vendues par leurs
parents, ou même prostituées. De l'autre coté, se trouvent des individus méchants
mais qui réussissent, policiers corrompus et concubines qui vivent en suçant l’argent
de leurs hommes. Lao She nous présente une société limitée, où seuls les
riches, les plus débrouillards et les moins honnêtes peuvent survivre.
C’est une
histoire très simple, mais riche. L’histoire d'un simple tireur de pousse qui
n'a qu'un seul but dans la vie : avoir son propre pousse et se débrouiller tout
seul. Par ce livre, on voit le danger du métier – graves problèmes de santé et
fatigue, souvent résultant avec mort. Enfants, adolescents et personnes âgées
qui pratiquent le boulot pour pouvoir survivre et aider la famille. Les
relations entre les propriétaires et les locataires. Les différents statuts
d’un tireur de pousse-pousse et son client, les moments de négociations,
insultes et comportement par les deux côté. Les différences entre les
conducteurs de pousses-pousses eux-mêmes. Différents niveaux d’éducation,
comportement, connaissances, culture générale, façon de s’exprimer, etc. Dans
quelques situations, on voit aussi l’action collective des tireurs si besoin,
ils agissent et intercèdent ensemble. Les tireurs de pousses-pousses sont
restés la couche sociale la plus sensible et la plus touchée de chaque
changement social, urbain, économique ou politique. Lao She nous montre en
parallèle la situation en Chine et Pékin avant la guerre et nous révèle la vie
du peuple normal dans la ville, leur destin et leur futur anticipé, et il nous
montre la violence de cette société, les relations entre les riches et les
pauvres, entre les hommes et les femmes, les conditions de vie des femmes des
différentes classes (Tigresse et Petite Fou-tse), et surtout, les conditions de
vie des tireurs de pousse-pousse.
Personne n'a compris la
signification du pousse-pousse dans le panorama pékinois mieux que le romancier
Lao She. Pourquoi il a choisi le pousse-pousse et son tireur comme
« acteurs » principaux dans son œuvre ? Dans tout les cas, il
capture parfaitement la place de ses personnages dans la société de l’époque,
leur utilisation, comment les gens les traitent, l’impact de l’urbanisme et la
modernisation et les circonstances de vie. Au final, Siang-tse est un paysan
attiré par la ville et l'odeur de l'opportunité urbaine, et il est en même
temps un symbole, raison et résultat des problèmes troublant la société
actuelle de Pékin.
RISTEVSKA
Ivana
Master
1 LCSA Chinois
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