Ouvrage: Frederic Wakeman, "Policing Shanghai, 1927-1937"
Inroduction
La configuration de la ville de
Shanghai rend la justice difficile à appliquer. Dans cet ouvrage Wakeman nous
parle notamment de la marée chaussée de Shanghai et de son évolution sur dix
ans de 1927 à 1937. L’étude de la police municipale chinoise ainsi que le
« crime » à Shanghai est complexe. Shanghai a une géographie
particulière, celle-ci est composée de trois concessions, avec pour chacune une
justice propre ; concession française, concession étrangère et
municipalité chinoise. Chacune a donc ses forces de police surveillant un
territoire précis. Il est donc très facile de commettre un crime ou un délit,
on peut se réfugier dans une autre concession afin d’échapper à la justice. Si
cette structuration de la ville est un élément important, elle met en avant un
aspect qui l’est tout autant. La ville est cosmopolite, elle est donc sujet à
une présence internationale et communiste, ce qui peut entraîner des désaccords
et un potentiel conflit entre plusieurs partis. L’ouverture à la modernisation
et au « monde » de Shanghai fait émerger une concurrence accrue et
parfois jugée « déloyale » par la population chinoise. En parallèle,
les lieux deviennent de plus en plus attractifs et de nouveaux loisirs se crées
en même temps qu’une nouvelle « classe » émerge. On assiste donc à
une ville contrastée par plusieurs facteurs. Si l’on souhaite une ville
purement contrôlée, il faudrait donc une coopération des instances de polices
des différentes concessions, mais ce cadre est quelque peu idyllique car toutes
sont régit par une justice qui diffère des unes et des autres.
Afin de mieux percevoir l’analyse de
cet ouvrage, nous allons diviser ce corpus en deux parties. La première sera un
bref résumé de l’ouvrage pour ensuite faire une partie analyse tentant de
donner des critiques positives et négatives de ce dernier.
I/
Résumé de l’ouvrage
La structuration de la ville et de
ses organismes est une initiative des élites lettrés. Ils mettent en place dans
un premier temps : les travaux publics, le levé de l’impôt et instaurent un
ordre public. Dans les concessions étrangères on assiste à un modèle différent
qui vient de l’occident. Dans les débuts, la municipalité chinoise à Shanghai
est donc composée d’une force de police, mais qui n’a pas de domaine précis
d’action. Elle doit se contenter de surveiller la ville et réprimander si
besoin est. De 1927 à 1937, la ville est
contrôlée par un gouvernement nationaliste possédant des ambitions très
précises pour l’état, notamment : la modernisation dans un contexte
explicite de rivalité avec les concessions étrangères. En parallèle de ce
processus, plusieurs domaines vont être mis en place, tel que le contrôle
social.
La
lutte face au crime à Shanghai est très différente d’autres villes telle que
Chengdu où l’on voit deux catégories de crime, que sont : le crime
politique et le crime de la population. Cependant les quelques crimes à
Shanghai sont des crimes plutôt communs (ex : passionnel). Face à ce
constat, l’arrivée des sciences sociales vont inciter le gouvernement à vouloir
mesurer les crimes sur le territoire, le résultat montre une augmentation
nette. Frederic Wakeman nous parle même d’une « épidémie du crime » à
Shanghai.
Cet ouvrage met en avant une vision
fantasmagorique de la justice à Shanghai. Beaucoup des membres de grandes
organisations du crime sont arrêtés et jugés, mais ils sont seulement des
informateurs ou intermédiaire. A contrario, les criminels, sont nommées à de
haut rang.
La
maréchaussée de Shanghai date des années 1860 lorsque les populations fuyaient
la révolte des Taiping. A ce moment-là une garnison se chargée de sécuriser la
ville. Durant la même année, une Patrouille préventive a été créée Baojia (collective), une réforme la
transforme en Patrouille et arrestation. Avant l’arrivée des nationalistes dans
la ville, le système policier à Shanghai était dominé par la noblesse marchande
qui, ont également établi un quartier général de Police. L’arrivée des
nationalistes en 1927 a fait venir à Shanghai un nouveau leader et une
incertitude dans le maintien de la stabilité de la paix en ville.
De manière général, la pègre de
Shanghai a estimé 100 000 voyous. La majorité vivent de la vente illicite
de l’opium (interdit en 1917). Différentes organisations criminelles
s’installent, allant de l’organisation des mendiants à celle de prostituée ou
d’opium. Wakeman met en avant les relations qu’entretiennent des gangs avec la
police chinoise, nous pouvons donner l’exemple du « Green Gang » qui ont des complices dans la police chinoise.
La
structure de l’administration policière a subi une évolution dans le temps, au
fur et à mesure, on voit une nouvelle conception de celle-ci, plusieurs
critères sont donc instaurés : différenciation entre le rôle politique et
le rôle administratif de l’institution, un but et orientation précise, centralisation
de la police, étendre les activités légales et administrative centrale. C’est
une forme de modernisation souhaitée par le gouvernement. On distingue trois
grands facteurs importants à Shanghai : Service de santé publique, la
croissance économique et l’ordre publique.
La
direction du PCC (Parti communiste chinois), quitte Shanghai en 1931 car la
coopération « anti-communiste » se transforme en collaboration. Une
gendarmerie est créée également et existe en parallèle de la police de
Shanghai. L’administration est financée par les impôts, elle s’inspire du
système japonais et américain dans la mise en place d’organisation spécifiques
et de patrouilles. Cependant, le système du Baojia
reste sur les mêmes bases ; la police est au cœur du système. Celle-ci est
prise en permanence entre deux objectifs qui sont de gérer les tâches
politiques et sociales.
II/ Critiques
Dans
son ouvrage, Wakeman nous détail de manière explicite l’évolution de la marée
chaussée à Shanghai. Il met en avant plusieurs arguments en ne perdant pas de
vu certaines coopération gang-police ainsi que les incompréhensions dans
l’élection de criminel reconnu. Toutefois, s’il suit correctement la
chronologie de la police à Shanghai et met en exergue des éléments pertinents
tels que : la description des criminels, l’implication de la politique
etc… Il a une tendance à accentuer cette visions d’« épidémie
criminelle ». Dans son ouvrage il écrit, que dans les années 20, on
constate une « épidémie de crime » dans les rues de Shanghai plus
précisément dans les quartiers étrangers. Il étaye son argument via un
graphique : 1922 moins de 50 à 1927 plus de 450 vols à mains armées. Mais,
Ce qu’il nomme de crime représente en majeur partie des vols. Maintenant, il
faut mettre en évidence un fait, certes les « crimes » ont augmenté
de par l’arrivée des occidentaux et de l’argent dans les territoires,
toutefois, c’est également le début de ce souhait de mesurer la criminalité
avec les sciences sociales.
Pour ce qui est de la vente d’opium, elle a été
interdite à partir de 1919. Les « commerçants » dans ce secteur qui
pratiquait une activité légale en Chine, se retrouvent considérés comme
pratiquant une activité illégale.
Référence: Frederic Wakement, Jr, “Policing Shanghai, 1927-1937”, Berkeley and Los Ageles: University
of California Press, 1995
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