Linda
Cook Johnson dans son article retrace l’évolution de la ville de Shanghai en
expliquant son épanouissement par son dynamisme économique basé sur le commerce
du coton et sur les transports. Comme l’explique M.C Bergère, ce dynamisme et
la relative autonomie de la ville amènent les Occidentaux à en faire un des
« ports ouverts » en 1843. Après l’installation des étrangers dans
les concessions, l’image que l’on a de Shanghai est celle d’un territoire et
d’une société fragmentée et hiérarchisée. Pourtant, le cosmopolitisme de la
ville qui est lié essentiellement aux interactions et relations entre marchands
de tous horizons, dépasse les barrières physiques et culturelles sans toutefois
les abolir. Cela amène à s’interroger sur quelques points en particulier,
surtout axés sur les relations entre les différentes communautés qui se
côtoient.
Comment se déroulaient (dans la pratique)
les interactions entre marchands chinois et occidentaux ? Les problèmes
touchant la communication (langues), les pratiques commerciales (culturelles) ne
semblent, en effet, pas avoir été un frein. Qu’en est-il alors de toute la
catégorie de population qui a servi d’interprètes et d’intermédiaires et qui
faisait le pont entre Chinois et étrangers ? Quelle proportion de Chinois
anglophones ou francophones et d’Occidentaux sinisants ? Cela suppose une
interpénétration constante des cultures et pratiques du quotidien. Si la marche
de Shanghai vers la modernité, issue de l’influence occidentale est décrite par
M.C Bergère, jusqu’où a pu aller la sinisation des Occidentaux ? S’il y a eu
fragmentation, il semble aussi qu’elle ait été très poreuse spatialement (au vu
du pourcentage très élevé de chinois résidants dans les concessions). Y avait-il
alors des moments festifs partagés, de cohésion sociale, autres que
communautaires entre Chinois et étrangers, dans des lieux privilégiés ? Enfin,
Bergère parle rapidement des spécificités de la concession française
(universalisme autoritaire, jacobinisme…). Ces influences particulières
sont-elles vraiment distinguées par les Chinois dans le flot de
l’occidentalisation ? Les marchands chinois, par exemple, ont-ils des
attitudes différentes selon les étrangers avec qui ils commercent ? des
préférences ? des aprioris ? (et l’inverse…)
Cartes :
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Carte de 1855 de la concession britannique. L’orientation
(nord-sud) n’est pas habituelle et met l’accent sur l’importance du Huangpu
dans le commerce. Les entreprises anglaises, américaines ou encore des parsis
sont d’ailleurs localisées.
上海縣城廂租界全圖 |
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Carte chinoise de 1875 qui met là aussi
particulièrement bien en valeur l’importance de l’eau.
Plan of Shanghai showing regional development |
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Carte de 1931 illustrant le développement de la
ville mais surtout, plus intéressant : la localisation des activités.
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